On m’a refusé un alcootest !
"L’autre soir, je suis sorti boire deux ou trois verres avec un copain. Comme je n’étais pas motorisé et que je n’avais pas l’intention de conduire, j’ai voulu savoir quel était mon taux d’alcoolémie, afin de me représenter pour une prochaine fois à combien correspondait ce que j’avais consommé. J’ai donc poussé la porte du poste de police pour demander si je pouvais effectuer un alcootest, mais cela m’a été refusé, au motif qu’il ne s’agissait pas d’une prestation à la carte et qu’au surplus cela n’était pas gratuit. Je suis vraiment étonné de cette réponse…"
Un lecteur qui préfère rester anonyme, Nyon
Les autorités de police suisses consacrent en principe beaucoup d’efforts à la prévention, notamment en matière de circulation routière.
L’article 3 de l’ordonnance fédérale sur le contrôle de la circulation routière (OCCR) dispose à cet égard que la police agit de manière à aider et à sensibiliser les usagers de la route pour empêcher les conducteurs de commettre des infractions.
L’article 10 OCCR précise que la police peut utiliser des appareils de test préliminaire pour déterminer s'il y a eu consommation d’alcool. En présence d’indices d’alcoolémie, un contrôle est effectué au moyen d’un éthylotest.
C’est le droit cantonal qui établit quels sont les organes de police compétents pour se charger de ces missions et qui fixe les frais de chaque intervention de ses agents.
En l’occurence, on ne trouve ni dans le droit fédéral ni dans le droit cantonal une règle permettant à tout un chacun de demander à pratiquer un test d’alcoolémie dans un poste de police. On peut sous cet aspect regretter que la législation semble plus orientée vers la répression des conducteurs pris de boisson que vers la prévention auprès de ceux qui ont la sagesse de vouloir effectuer un contrôle avant de prendre le volant, d’autant que les éthylotests en vente sur le marché à l’attention des particuliers ne bénéficient d’aucune garantie de fiabilité au regard de la loi.
Cela étant, tous les agents de police ne réagiront pas forcément la même chose face à une demande telle que la vôtre. En revanche, les prestations de l’administration ne sont normalement pas gratuites et il faudra vous attendre à devoir vous acquitter d’un émolument selon le tarif du corps de police concerné, qui peut varier d’une région à l’autre. Il en ira de même si vous demandez par exemple à être reconduit à votre domicile.
Que ceci ne vous dissuade pas pour autant de rester responsable ou de faire appel à Nez Rouge en cas de soirée de fin d’année trop arrosée…
Joyeuses fêtes à tous les lecteurs de la Tribune!